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Relations homme-animaux, lait, produits laitiers, élevage

Vient de paraitre : “L’homme, le mangeur, l’animal. qui nourrit l’autre”, sous la direction de Jean-Pierre Poulain

Publié le 11/05/2007

Les uns mangent du chien, d’autres des escargots, ici on célèbre des messes pour les animaux de compagnie, ailleurs on peut louer un chien, un chat, pour une heure ou un jour … Ou, plus confortable encore, on peut adopter un Aibo, un « robot chien personnalisé » capable d’exprimer des « sentiments » sans imposer à son parent adoptif la moindre contrainte biologique (150 000 exemplaires vendus en 5 ans), ou un tamagochi , autre ersatz japonais de l’animal familier destiné aux enfants, créature virtuelle à « élever », nourrir, laver, soigner, faute de le laisser mourir de faim ou de maladie … mais le cas est prévu et des cimetières spécialisés créés à cet effet.

Les animaux ont-ils une âme, ont-ils des droits, lesquels ? Et nous, les humains, avons-nous le droit de les élever pour les manger et dans quelles conditions ? Pourquoi la frontière entre l’homme et l’animal parait-elle à certains aujourd’hui plus floue ? Qu’implique le fait que l’homme soit biologiquement omnivore ? Que connaissent les mangeurs citadins d’aujourd’hui de l’animal en général, et de l’animal d’élevage et du métier d’éleveur en particulier ? Peut-on aimer ses vaches au quotidien et les envoyer à l’abattoir ? Que veut dire bien traiter ses animaux pour un éleveur ?

Certes, les relations entre hommes et animaux n’ont jamais été simples et ont toujours été au cœur de nombreux enjeux : pour l’homme, l’animal étant à la fois nourriture, source de revenus, de services, d’affection et de mythes ; pour l’animal, l’homme étant chasseur, éleveur, protecteur et admirateur. Mais on voit bien que, au-delà des critères purement zootechniques qui définissent le « bien-être animal » (animal welfare), la relation des hommes aux animaux se pose dans la société contemporaine de façon nouvelle et suscite des débats derrière lesquels se profilent des conceptions de la place de l’homme dans la nature et dans l’échelle du vivant. Les crises alimentaires ont contribué à les dramatiser. Leur impact est d’autant plus important qu’elles s’inscrivent dans des transformations structurelles du rapport des hommes à la nature et des mangeurs modernes à leurs aliments.

Autant de dimensions que les diverses grilles de lecture et scénarios d’avenir proposés par ce N°12 des Cahiers de l’Ocha aident à explorer et à évaluer… Les chercheurs en sciences humaines et sociales réunis par Jean-Pierre Poulain nous donnent ici des clefs pour comprendre la relation homme/mangeur/animal dans le contexte contemporain. Et ils le font sans faire l’économie du retour aux origines de cette relation (alimentation préhistorique, domestication) et aux modes de gestion de cette relation par les sociétés et les religions au cours de l’histoire pour éclairer les débats d’aujourd’hui et de demain.

Voir le sommaire détaillé des Cahiers de l’Ocha n°12 “L’homme, le mangeur, l’animal. Qui nourrit l’autre ?”.