Julie Lioré, anthropologue, a longuement travaillé auprès des enfants et des adolescents d’origine africaine et est intervenue en médiation interculturelle auprès des travailleurs sociaux.

Aujourd’hui rattachée à l’unité d’anthropologie bioculturelle de Marseille (CNRS) dans le cadre du projet AlimAdos, elle est revenue sur ses données d’il y a 10 ans, les a enrichies, complétées et nous donne un regard comparatif riche d’enseignements sur la façon dont une alimentation évolue, se modèle dans les contacts et les confrontations. Elle nous décrit au travers des produits laitiers, comme produits emblématiques, un métissage à l’œuvre dans les familles migrantes originaires d’Afrique de l’Ouest.

Bien plus encore, elle nous montre comment les goûts, les dégouts, l’appréciation de l’odeur et des textures basculent d ‘une génération à une autre. L’exemple d’un papa que le fromage répugne et de ses enfants qui en consomment régulièrement est très significatif. L’un se réfère aux goûts d’un ailleurs, un chez soi très lointain pour des enfants, des adolescents nés ici, d’ici et qui le revendiquent et le vivent au travers de leur alimentation.

La dimension santé des produits laitiers est également un argument très fort mais toujours en relation à des représentations qui dépasse ce seul aspect santé pour toucher à la famille, à l’intime, au soi en train de se former. Un article passionnant loin des images stéréotypées des adolescents, des familles migrantes et très loin des identités figées et assignées une fois pour toutes.

Lire l’analyse de Julie Lioré.

Pour compléter cette lecture :
Le cahier 14 des cahiers de l’OCHA sur Alimentations adolescentes paru fin 2009.

Pour en savoir plus sur les textes et les domaines explorés par Julie Lioré : voir le site interculturel.net

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