Compterendu

Comportements alimentaires

“Des normes à boire et à manger”, compte-rendu de lecture du Journal des Anthropologues n°106-107

Publié le 10/01/2007

Des normes à boire et à manger : comment sont produites, transformées et consommées les normes alimentaires? Ont-elles une valeur universelle ? Nutritionnelles, sanitaires, organoleptiques, esthétiques, définies par réglementation, cahiers des charges, habitudes culturelles, rites, prescriptions ou interdits religieux, résultant de consensus entre acteurs professionnels et sociaux ou de pression sociale, les normes s’appliquent aux produits, aux modes de production ou de transformation (bio ou halal par exemple), aux signes de qualité (l’origine, par ex), aux mangeurs (comportements, corps…).

L’ampleur de la gamme des normes est bien illustrée par ce N°106-107 du Journal des Anthropologues de l’automne 2006 dont Virginie Lanouguère-Bruneau nous propose un compte-rendu. Il montre comment les normes contribuent à l’identité collective, tout au moins quand cette identité ne se pose pas en s’opposant (texte de Philippe Pesteil sur deux produits régionaux typiques de la Corse), savent s’adapter en préservant l’essentiel (texte de Monica Chavez Abdala sur l’émergence de self service en zones urbaines au Brésil) ou exprimer l’ambivalence entre tradition et modernité (texte de Claire Lamine sur l’huile rouge au Cameroun). Deux textes sur l’évolution des normes alimentaires applicables aux jeunes enfants, l’un portant sur le cas de l’île de la Réunion (Laurence Pourchez), l’autre sur des mères de milieux populaires en France métropolitaine (Séverine Gojard). Bien dans l’actualité autour des normes en matière de corps et de poids, à noter un texte de Anne Lhuissier sur des solutions originales, moins prescriptives, expérimentées à Lille, un texte de Katrine Tina sur les jeunes femmes anorexiques à Mexico et un texte de Jean-Pierre Poulain sur les fac teurs sociaux en cause dans l’obésité aux îles Marquises où la norme occidentale des trois repas par jour vient se superposer à la norme polynésienne de deux repas par jour dans un contexte culturel où l’obésité est perçue comme un signe de bonne santé physique et sociale…

Lire le compte-rendu de Virginie Lanouguère-Bruneau

Sur des thèmes proches, dans le site :
– sur la différence entre normes et pratiques, notamment en ce qui concerne la définition par les Français d’un « vrai » petit-déjeuner, déjeuner ou diner: les études Ocha sous la direction de Jean-Pierre Poulain :
. auprès d’un échantillon représentatif de la population française, dans l’ouvrage Manger Aujourd’hui publié par Privat/Ocha
. auprès de jeunes seniors (50 à 60 ans), dans le N° 9 des Cahiers de l’Ocha
– sur la pression sociale en termes d’esthétique corporelle, le dossier d’information du Colloque de l’Ocha sous la direction de Annie Hubert : Corps de femmes sous influence. Questionner les normes.
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