Ce film, sorti en salle en janvier 2006, est l’oeuvre d’un réalisateur au profil atypique, Pierre Creton, à la fois cinéaste documentariste et peseur au contrôle laitier.
Laetitia Baïchi, diplômée d’un DEA d’ethnologie et d’anthropologie sociale portant sur les éleveurs laitiers français, nous en fait un compte-rendu. Au-delà du bien-être animal, tant Pierre Creton que Laetitia Baïchi se sont intéressés aux relations entre les éleveurs et leurs animaux. Ils ne sont pas les seuls car c’est également l’approche de Claire Lamine (sociologue, Inra-Grignon), qui estime que ces relations ont besoin d’être « mises en parole et en récits à faire circuler et à mettre en débat ». C’est le titre même de l’article qu’elle vient de publier dans la revue en ligne http://www.ethnographiques.org(Lamine, C., 2006).
Claire Lamine a enquêté en Belgique. Pour elle, la question du bien-être animal est portée sur l’arène publique sur un mode très conflictuel. Elle observe que les groupes d’acteurs a priori les plus concernés sont écartés du débat : les consommateurs et les éleveurs, et plus encore les animaux vivant avec les éleveurs. Or, ce qui intéresse les consommateurs, écrit-elle, c’est précisément ce que peuvent dire les éleveurs sur la relation affective et interactive – et pas seulement « instrumentale » – qu’ils entretiennent avec leurs animaux.
Une relation de compagnonnage que commencent à explorer les sciences humaines, au-delà du cadre fixé par le questionnement scientifique sur le « bien-être animal » défini par des critères zootechniques.
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