Compterendu

La confiance dans les aliments.

Publié le 26/08/2010

Cet ouvrage de Unni Kjaernes, Mark Harvey et Alan Warde – Trust in Food – est issu d’une recherche financée par la Commission européenne visant à explorer les conditions de création et les dynamiques de la confiance ou de la méfiance dans les aliments dans un contexte marqué par la crise de la vache folle et l’introduction des questions de sécurité alimentaire dans les agendas politiques en Europe. Il propose une approche comparative dans six pays dont trois ont un niveau de confiance plutôt élevé (Norvège, Grande Bretagne,  Danemark), deux ont u n niveau de confiance faible (Portugal, Italie), l’Allemagne se situant à un niveau intermédiaire. Elle s’appuie sur les résultats d’une enquête quantitative auprès des individus âgés de 18 à 80 ans dans les différents pays : au total, 8575 interviews, avec des échantillons variait de 1000 personnes pour la Norvège, le Danemark et le Portugal, et de 1806 à 2006personnes  pour l’Italie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Les critères explorés portaient sur la sécurité des aliments, leur qualité, leur valeur nutritionnelle, le rapport qualité/prix et l’éthique.
La confiance dans les aliments est interprétée ici non pas comme une variable individuelle, essentiellement sensible au rôle de l’information reçue de l’extérieur, ni  comme relevant de la perception du risque ou d’une situation d’incertitude, mais plutôt  « comme un facteur de l’organisation collective des relations sociales, comme partie d’un processus d’institutionnalisation ».
Les auteurs considèrent que, dans le cadre de marchés alimentaires complexes, l’approche institutionnelle de la formation de la confiance s’avère de loin plus féconde que les approches cognitives. Elle fait intervenir trois ensembles d’acteurs en interaction : les acteurs de la filière agro-alimentaire, les pouvoirs publics et organes de régulation, les consommateurs et leurs représentants. Arouna Oueadrogo, sociologue à l’Inra,  conclue l’analyse qu’il fait de cet ouvrage en rappelant que les questions de confiance ou de suspicion envers les aliments, même si elles ont pris une ampleur nouvelle depuis que la chaine alimentaire est devenue plus longue et a mis de la distance entre le mangeur et l’origine de ses aliments, ne sont pas pour autant nouvelles et qu’on peut trouver dans l’histoire des cas exemplaires.

Lire le compte-rendu de Trust in Food par Arouna Oueadrogo

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