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Surpoids et obésité : le rôle des sensations, émotions et cognitions

Publié le 07/12/2011

Les régimes amaigrissants, tous efficaces à court terme, font presque toujours grossir à long terme. On le sait mais cela ne les empêche pas de se multiplier sous l’effet de la pression sociale de l’esthétique de minceur. Si ces régimes sont contre-productifs, c’est qu’ils ne prennent pas en compte toute la complexité de la relation des mangeurs à leur alimentation. Depuis sa création en 1997, les professionnels de santé adhérents du GROS (Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids) progressent dans la compréhension des mécanismes des troubles du comportement alimentaire et expérimentent des thérapies qui s’intéressent aux personnes dans leur totalité : sensations, émotions, cognitions. Un cheminement de 15 ans retracé par Ariane Grumbach dans son compte-rendu.
Ce congrès de 2010 a mis en lumière le rôle central du plaisir dans les choix alimentaires à partir d’un système de récompense par anticipation basé sur le retour d’expérience et actionné de façon inconsciente au niveau du cerveau. Un plaisir qui nous accompagne tout au long de la vie : dès avant la naissance, car le goût dépend en partie de ce qu’a mangé la mère pendant la grossesse, jusqu’au grand âge où il faut davantage de stimulations sensorielles. Ce plaisir passe par la bouche comme par la table, deux lieux d’échanges entre soi et le monde au point que la difficulté de rencontrer l’autre est sans doute au cœur des troubles des conduites alimentaires. Pour la plupart des intervenants, chaque patient est unique avec son histoire personnelle, ses émotions, son psychisme et la prise en charge, même avec une approche par groupes thérapeutiques, comprend toujours un volet individuel. Dans cette approche en général pluridisciplinaire, les thérapies émotionnelles constituent ce qu’on appelle la troisième vague des thérapies cognitivo-comportementales. Parmi un grand nombre de moyens possibles, la recherche de la « Voie du Milieu », notion empruntée au bouddhisme, peut aider certains patients à sortir de la logique du « tout ou rien ». Les outils sont nombreux mais ne conviennent pas à tous. A chaque patient de trouver la clef qui lui convient dans le trousseau que lui propose le thérapeute.

Lire le compte-rendu du congrès du GROS par Ariane Grumbach

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Les régimes amaigrissants ont fait l’objet en 2010 d’une expertise collective de l’ANSES, Agence de Sécurité sanitaire Alimentation Environnement et Travail, qui a remplacé l’AFSSA, sur les risques qu’ils font courir pour la santé des personnes qui les pratiquent. Le groupe d’experts présidé par le Professeur Jean-Michel Lecerf évalué les déséquilibres en macro-nutriments (lipides, glucides, protéines), en vitamines et en minéraux de quinze régimes passés au crible, de A comme Atkins à W comme Weight Watchers, en passant par les régimes californien, citron détox, chrononutrition, soupe au chou… Y compris les régimes Cohen, Dukan, Fricker, Mayo, Montignac…