Comment expliquer la passion croissante que les Français portent à leurs animaux ? Du pitt-bull au labrador, du chat persan au rat, en passant par le cheval et la faune exotique, l’amour que les Français portent aux animaux est l’un des grands phénomènes de société de notre temps : vingt millions de foyers possèdent un ou plusieurs animaux domestiques et les dépenses les concernant représentent un marché de vingt-deux milliards de francs (en augmentation de 1 300 % en dix-huit ans !). Les animaux occupent le premier rang des objets de passion des Français, devant l’amour, l’argent, la musique et le sport, tandis que les association des défense des animaux s’érigent en entrepreneurs de morale. Le modèle de société décrit par Orwell dans la Ferme des animaux est-il en train de se mettre en place ?

Ce livre décrit et analyse cette passion très sélective tout en montrant ses significations : si les Français aiment à la folie les chats et les chiens qui les valorisent, ils n’aiment guère le bétail et la volaille qui les culpabilisent. Dénonçant les excès de cette passion, il montre la confusion qui semble en train de s’établir entre droits de l’homme et droits des animaux au détriment des liens sociaux et des valeurs humanistes. Plus largement, il analyse ce que recoupent à la fois la domestication des animaux et la fascination du sauvage. N’est-il pas temps, conclut-il, d’aimer les hommes parce qu’ils sont des hommes, et les animaux parce qu’ils sont des animaux ?